Contreplaqué ou encore « plywood » : Comment aménager votre intérieur ?

Contreplaqué

L’utilisation du contreplaqué pour faire du bricolage ou de grands travaux ne date pas d’hier. On le connaît sous le nom de multiplex en Belgique, tandis qu’au Canada, on l’appelle « plywood ». Dans l’Égypte antique, des ouvriers ont déjà eu recours à l’assemblage de bois stratifié collé en lames minces pour effectuer divers travaux. 

La technique n’a rencontré plus de succès qu’avec l’apparition de la tour rotative vers la fin du XIXe siècle, et a continué son évolution dans l’utilisation de colles plus performantes. Actuellement, on peut trouver des panneaux de contreplaqué de toutes les dimensions et d’épaisseurs dans les magasins de bricolage. Contrairement au bois massif, le contreplaqué est plus léger et facile à utiliser.

QU’EST-CE QUE LE CONTREPLAQUÉ ?

Le contreplaqué ou « plywood » est le résultat de l’assemblage de fines feuilles de bois qu’on appelle « plis », collées les unes contre les autres pour ne former qu’une seule plaque ou un panneau multiplis. On peut compter six étapes essentielles pour la conception d’un panneau : le déroulage, le tri, l’encollage, le pressage, le ponçage et le sciage.

On enroule la grume dans une machine pour créer les placages constituant le panneau. La technique consiste à faire tourner, dans une machine spécialisée, une bille de bois sur une lame en créant ainsi une feuille fine de 0.33 à 4 mm d’épaisseur. Après le découpage, on sèche les placages pour atteindre un taux d’humidité relativement bas avant e traiter. 

Les placages n’auront pas les mêmes qualités, et c’est là que vient l’étape du triage. La sélection se fait en prenant les belles couches pour servir de plis externes et les moins belles seront utilisées à l’intérieur du panneau (on les appelle : les âmes). 

Le procédé qui suit est facultatif, c’est-à-dire qu’une couche sur deux sera teintée à cœur. On utilise parfois une couleur plutôt sombre, mais une couleur plus vive comme le rouge peut aussi faire l’affaire pour obtenir un contreplaqué décoratif, souvent utilisé pour certaines sculptures. De la colle (urée-formol, mélamine, phénolique ou résorcine) sera appliquée pour l’encollage.

La phase suivante consiste à presser le panneau. Pour cela, il faut prendre en compte la nécessité de chauffer chaque côté du pli pour assurer l’adhérence de la colle. De nos jours, le chauffage à haute fréquence est le plus employé. De cette façon, la chaleur altère moins le bois. Le chauffage peut atteindre une température de 160°C. Cette étape est cruciale du fait qu’elle permet l’élimination d’éventuels organismes vivants encore présents dans le bois. Une fois le panneau refroidi, les dimensions finales sont obtenues après sciage et ponçage des panneaux. 

LE CONTREPLAQUÉ À TRAVERS L’HISTOIRE

Un inventeur a été le premier à déposer une série de brevets reposant sur des machines pour créer des placages de fines feuilles de bois. Lui, c’est Sir Samuel Bentham. En 1797, il avance son idée de laminer plusieurs feuilles de bois, assemblées à l’aide de colle. Les grains seront disposés de façon croisée, pour former un panneau multiplis et plus épais. Il décrit, dans sa demande, que le produit obtenu sera plus résistant et plus facile à utiliser que le bois massif. Étant ingénieur dans la marine, il a été le père de plusieurs inventions. 

Des années plus tard, un certain Immanuel Nobel, qui n’est autre que le père du Suédois Alfred Nobel, a pu remarquer que le bois stratifié présentait un caractère amélioré. Il comprit que cela représentait un grand potentiel dans le milieu industriel. Son invention portait sur un tour à bois du nouveau genre. En plaçant une bille de bois entre deux griffes, celle-ci tourne à l’aide d’un moteur, tandis qu’une lame située en parallèle à l’axe se rapproche en la déroulant. Les placages de grand format qu’on connaît actuellement n’ont pu être faits qu’avec ce type de machine.   

COMMENT LE CHOISIR ?

Certains vendeurs s’accordent à dire que le bois massif est moins résistant que le contreplaqué. Ce qui est sûr, c’est que sa production est moins coûteuse et donc sa vente est plus rentable. Le choix d’un contreplaqué dépend surtout de son utilisation, car il peut être fabriqué avec plusieurs types d’essences d’arbres :

  • Le peuplier : c’est un arbre qui a une faculté de croissance rapide, et il est plus facile de dérouler son bois. Un contreplaqué obtenu à partir d’un peuplier s’utilise surtout dans l’agencement ou dans le secteur de l’emballage.
  • Le pin maritime : encore plus résistant et plus performant, le contreplaqué issu de cet arbre est très prisé pour les travaux dans le bâtiment. Il peut servir comme élément structurel. On peut en faire des planchers porteurs. Le pin maritime utilisé en contreplaqué est un bon choix pour habiller l’intérieur ; de par sa résistance, on peut l’utiliser comme bardage extérieur. 
  • L’okoumé : On peut aussi fabriquer du contreplaqué à partir d’un bois tropical, notamment l’okoumé qui vient du Gabon. D’ailleurs, en France, c’était avec cette essence d’arbre qu’ont été fabriqués les contreplaqués dans les débuts du XXe siècle. L’okoumé est facile à travailler et caractérisé par son bois léger et par la régularité de sa surface. Le contreplaqué d’okoumé est surtout connu pour un usage en extérieur.

Il se peut également que le contreplaqué soit fabriqué avec des couches de bois différents. 

Les différentes certifications

Par ailleurs, les contreplaqués peuvent se démarquer par une certification remise par l’Institut technologique forêt cellulose bois-construction ameublement (FCBA), certifiant les caractères techniques et les performances :

  • Le contreplaqué d’intérieur (contreplaqué CTBS)

Le contreplaqué CTBS qu’on appelle aussi contreplaqué standard ou contreplaqué d’intérieur. On emploie souvent ce type de matière en milieu sec, comme pour fabriquer une cloison contreplaquée ou un plancher. Le contreplaqué standard est le moins cher sur le marché.

  • Le contreplaqué d’extérieur (contreplaqué CTBX)

Comme son nom l’indique, on utilise beaucoup ce type de contreplaqué en extérieur et mesure environ 10 mm d’épaisseur ou même plus. Il peut servir de bardage ou de support de couverture. Il se caractérise par sa résistance aux intempéries. Néanmoins, on peut utiliser en intérieur pour faire des travaux dans les pièces humides comme la salle de bain.

  • Le contreplaqué de coffrage (contreplaqué CTBC)

Les performances indispensables pour sa qualification sont définies par la certification CTBC, utiles à la réalisation des coffrages dans le bâtiment.

COMMENT L’UTILISER ?

Aménager son intérieur en utilisant du contreplaqué ne peut être qu’une idée lumineuse. Les panneaux de bois créent une ambiance particulière et donnent une nouvelle touche à la décoration. Existant en plusieurs variétés de bois, de couleurs et de textures, ils ont leur place dans n’importe quel endroit de la maison.

Voici quelques idées :

  • On peut construire un mur d’accentuation avec du contreplaqué pour donner un effet plus sobre dans la salle de bain. Il se marie bien avec un plancher, mais aussi avec des sanitaires en bois.
Contreplaqué
  • Les panneaux de contreplaqué sont indispensables pour créer une façade de cuisine. On les recommande pour leur résistance et leur esthétique. Ceux fabriqués en bois exotique mettent en valeur un caractère particulier aux meubles bas de cuisine et aux placards.
  • Dans la chambre, on peut bien trouver une tête de lit fabriquée avec du contreplaqué. Il peut servir de revêtement de sol. Des mobiliers comme la coiffeuse, la table de nuit, l’armoire et même le lit plate-forme confirment sa polyvalence.
Contreplaqué
  • Il existe actuellement des bureaux fabriqués entièrement avec du contreplaqué, ce qui représente un goût très original. Les parois sont jumelées, l’assemblage est si parfait qu’il n’est pas visible. Cela donne des meubles contreplaqués de dimensions précises offrant à leur usager plus de confort. Un ruban de LEDs alimenté à basse tension (12V) fait souvent office d’éclairage.

Avantages et inconvénients

Comme tout matériau, le contreplaqué présente néanmoins de bons comme de mauvais côtés. Parmi ses plus grands avantages, on peut noter entre autres sa facilité d’utilisation, et ce même dans la vie quotidienne. On peut même dire que l’on ne peut plus s’en passer. D’une légèreté incroyable et à la fois robuste, il est également peu coûteux. Il fait alors le bonheur de tout bricoleur en herbe : du perçage au sciage, le travail de ce matériau est facile et agréable. 

Par contre, il est à noter que certains panneaux de bois utilisant du formaldéhyde représentent des risques pour la santé. On considère cette substance comme cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer. Plusieurs fabricants de contreplaqué tiennent compte de ce danger et tendent à moins utiliser ces produits nocifs pour limiter les risques de maladie pour les gens manipulant ce type de matériau.